1er rapport intermédiaire de la concertation continue des garants
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Le projet H2V Marseille Fos devient H4 Marseille Fos
Usine de production d'hydrogène bas-carbone, de e-méthanol et de e-kérosène à Fos-sur-Mer et son raccordement électrique
Concertation continue
L'aviation commerciale représentait 2,6% des émissions de GES dans le monde en 2018 et 5,1% du réchauffement climatique anthropique (lié à l'activité humaine) entre 2000 et 2018, lorsque les effets hors CO2 sont intégrés. Le secteur de l'aviation joue donc un rôle clé dans l'atteinte des objectifs climatiques au niveau national, européen et mondial.
L'aviation est également un secteur structurant pour le territoire. La filière aéronautique emploie 17 000 salariés en région Sud (hors intérimaires), dont 10 000 sont situés dans le département des Bouches-du-Rhône. Le transport aérien est également essentiel pour l'attractivité de la région, notamment pour le secteur touristique, l'Aéroport de Marseille Provence ayant accueilli 11,2 millions de passagers en 2024.
Le projet H4 Marseille Fos contribuerait à sa nécessaire transformation à travers trois axes principaux :
À ce jour, le quart Sud-Est est la deuxième zone de consommation de kérosène en France, avec une consommation annuelle s'élevant à 1,2 million de tonnes en 2019. Avec le début des mandats d'incorporation obligatoires de e-kérosène dès 2030, les besoins du territoire sont clairement identifiés et imminents. Au niveau de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer, ils sont estimés à 22 000 tonnes par an dès 2030 et 75 000 tonnes par an dès 2035. Le projet H4 Marseille Fos constituerait ainsi une composante essentielle de la desserte du territoire en e-kérosène, en répondant aux besoins identifiés au niveau des aéroports desservis par la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer : les aéroports de la Région Sud, de la Corse, les principaux aéroports de la région Occitanie, ainsi que les aéroports de Valence, Lyon et Genève.
La zone industrialo-portuaire de Marseille Fos offre aujourd'hui un outil complet pour la production et la distribution du kérosène :
Le projet créera une dynamique favorable à la transition de l'ensemble de la filière du raffinage et de la logistique des carburants vers des modes de production sans énergies fossiles.
En 2019, année de référence pré-covid, la consommation française de kérosène s'est élevée à 7,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) selon le Comité professionnel du pétrole (CPDP) tandis que la production des raffineries françaises était de l'ordre de 4 Mtep. C'est donc environ 45% de la consommation de kérosène qui a été importée depuis l'étranger, sans même prendre en compte, pour la partie de kérosène produite en France, les importations de produits bruts. Le développement d'e-carburants constitue une opportunité de relocaliser en France cette production, puisque l'intégralité de la valeur ajoutée serait générée sur le territoire (production d'électricité, captation de CO2, production de e-carburants). À compter de 2035, les mandats d'incorporation d'e-kérosène seront calculés à l'échelle de chaque aéroport, et non plus à l'échelle de l'Union Européenne, contraignant ainsi les acteurs français à importer de l'e-kérosène en cas d'un déficit d'offres en France. Comparativement au prix tendanciel du kérosène conventionnel, le prix du e-kérosène sera trois à six fois plus élevé. Selon le cabinet Sia Partners (estimations réalisées pour le compte du projet), les importations de ce produit pourraient ainsi représenter un déficit pour la balance commerciale de 1,5 (hypothèse basse) à 2,6 (hypothèse haute) milliards d'euros en 2035 et de 3,1 à 5,5 milliards d'euros en 2040. La France possède plusieurs atouts pour devenir un leader mondial dans le secteur des e-carburants. L'ensemble des maillons de la chaîne de valeur des e-carburants sont présents sur le territoire : ingénierie, fabrication d'équipement, production d'électricité renouvelable… De plus, le pays bénéficie d'un mix électrique bas-carbone, facilitant la production d'e-carburants permettant des réductions d'émissions de GES de 70% par rapport à du kérosène fossile, sur l'ensemble du cycle de vie des produits, conformément à la réglementation européenne. Pour tirer pleinement parti de ces atouts, la France doit se positionner dès aujourd'hui.
Chiffres clés du projet |
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3 unités de production d'hydrogène bas-carbone pour une puissance total de 300 MW 44 000 tonnes d'hydrogène bas-carbone produites par an |
1 unité de production d'e-méthanol 210 000 tonnes d'e-méthanol produites par an |
1 unité de production d'e-kérosène Jusqu'à 75 000 tonnes d'e-kérosène produites par an |
240 000 tonnes de CO2 évitées par an |
165 emplois directs |
Mise en service unique en 2029 |
1,5 milliard d'euros d'investissement total |