Usine de production d'hydrogène bas-carbone et de e-méthanol à Fos-sur-Mer et son raccordement électrique
Concertation continue
Approfondir
En savoir plus
Le procédé retenu pour la production d'hydrogène
Le procédé retenu pour la production d'hydrogène est celui de l'électrolyse de l'eau. Le procédé d'électrolyse est le seul aujourd'hui qui permet d'assurer une production d'hydrogène sans émissions de CO₂ ni polluants.
Plusieurs technologies d'électrolyseur sont aujourd'hui disponibles sur le marché pour la production d'hydrogène à des tailles industrielles et avec un niveau de maturité élevé :
L'électrolyse alcaline, utilisée au niveau industriel depuis plus de 50 ans, est la technologie la plus établie avec des coûts d'investissement relativement faibles : elle utilise une solution d'hydroxyde de potassium (KOH, aussi appelée potasse) comme électrolyte et se déroule à température moyenne (80 °C à 160 °C) et à pression modérée (3 à 30 bars).
La technologie à membrane échangeuse de protons, PEM (pour « Proton Exchange Membrane » en anglais) est une autre technique d'électrolyse, qui utilise une membrane solide comme électrolyte : celle-ci a l'avantage d'avoir une empreinte au sol plus faible et d'avoir une dynamique de réponse plus rapide que l'alcalin, mais son coût d'investissement demeure encore plus élevé que la technologie alcaline.
H2V est en discussion avec des fournisseurs d'équipements proposant les deux types de technologies : alcaline et PEM. Le choix final sera basé sur des critères de sûreté, de fiabilité et de coûts d'investissement et de d'exploitation.
Le procédé de production de e-méthanol
La production de e-méthanol s'effectue par la combinaison d'hydrogène et de dioxyde de carbone. Ces deux composés sont, dans un premier temps, mélangés au sein d'un réacteur où la méthanolation s'opère. Le fluide obtenu, contenant de l'eau et du méthanol, est ensuite dirigé vers deux colonnes de distillation afin de les séparer. Le méthanol obtenu, présentant un degré de pureté de plus de 99 %, est déversé dans un réservoir fermé.
Pour le projet H2V Marseille Fos :
La production d'hydrogène de la phase 1 du projet (200 MW de capacité d'électrolyse, 28 000 tonnes de capacité annuelle) serait dédiée à la production de e-méthanol sur site ; le ratio de production hydrogène/méthanol étant de 0,2[1], la capacité de production de e-méthanol serait d'environ 130 000 à 140 000 tonnes ;
Le dioxyde de carbone nécessaire à la réaction de méthanolation proviendrait d'industriels de la zone industrialo-portuaire ; le ratio de production CO2/méthanol étant de 1,5 environ[2], il est estimé un besoin de l'ordre de 210 000 tonnes de CO2.
Concernant les coproduits issus du process :
L'eau produite par la réaction de méthanolation serait réutilisée après traitement dans le circuit de refroidissement (pris en compte dans le chiffrage des besoins en eau) ;
Les liquides et gaz récupérés notamment lors de l'étape de distillation, seraient soit valorisés par combustion, soit traités directement sur site ;
La chaleur résiduelle, c'est-à-dire non valorisée sur site, ferait l'objet d'études dédiées afin d'identifier d'autres utilisations au travers de réseaux de chaleur notamment. Cette valorisation permettrait alors une diminution des besoins en refroidissement du site et donc de la consommation en eau.
Le schéma suivant présente les différentes étapes de production du méthanol :
Les installations de production d'hydrogène et de e-méthanol
Le projet prévoit la construction d'une usine de production d'hydrogène composée des aménagements suivants qui pourront faire l'objet d'adaptations en fonction du design et de l'architecture retenues :
Un poste électrique pour la connexion au réseau RTE ;
1 unité de production de e-méthanol et 2 unités de production d'hydrogène par électrolyse de l'eau au terme de la 1e phase, puis 6 au total au terme de la 2e phase, de capacité unitaire de 100 MW ;
Des unités de traitement de l'eau et des eaux industrielles effluentes ;
Des systèmes de refroidissement (tours aéroréfrigérantes) ;
Des équipements de stockage d'hydrogène d'une capacité de 20 tonnes, afin d'assurer une continuité d'alimentation en cas d'interruption de la production
Des équipements permettant le chargement de camions tube-trailer pour la distribution de l'hydrogène (postes de pesage, baies de chargement)
Les locaux type poste de garde, maintenance, sociaux, … ;
Des parkings pour véhicules légers et poids lourds, ainsi que des voiries de circulation ;
Des bassins de rétention pour les eaux pluviales ;
Des poteaux et réserves incendie.
Les unités de production sont identiques entre elles, et abritent le procédé de fabrication dans sa totalité. Ce dernier peut être décomposé selon le schéma suivant :
L'alimentation en électricité
L'usine de H2V Marseille Fos serait raccordée au réseau de transport électrique géré par RTE. Ce raccordement s'effectuerait en deux phases.
Phase 1 : à l'horizon 2027, la parcelle H2V serait connectée au poste électrique 225 kV RTE « Darse » (voir vue aérienne ci-dessous) via une liaison souterraine de quelques centaines de mètres. La liaison souterraine serait dotée de trois câbles d'environ 10 à 20 cm de diamètre, dont la composition est indiquée ci-dessous. La pose des câbles se fait généralement à une profondeur de 1 à 1,5 m dans une tranchée large de 40 à 70 cm, à l'intérieur de fourreaux polyéthylène haute densité (PEHD) hors zone urbaine ou PVC en zone urbaine (voir les plans de coupe ci-dessous).
Phase 2 : pour la seconde phase du projet, le raccordement de l'installation H2V s'effectuerait au niveau de tension 400 kV et nécessiterait donc de créer un nouveau raccordement. Ce raccordement s'effectuerait sur un futur poste 400 kV qui sera localisé sur une parcelle du môle central de la ZIP (voir vue aérienne ci-dessous), parcelle en cours de définition en lien avec les services du GPMM. Ce dernier devrait desservir un ensemble de projets industriels de la zone du Caban Tonkin. Le projet de H2V bénéficierait de cette nouvelle infrastructure mutualisée. Le raccordement à ce nouveau poste doit s'effectuer à horizon 2029 par voie aérienne ou souterraine 400 kV. À partir de la mise en service de la liaison 400 kV, la liaison souterraine 225 kV pourrait servir de liaison de secours.
H2V créerait également un poste client unique sur sa parcelle, pouvant être opéré aux deux niveaux de tension (400 et 225 kV). L'emplacement du poste est visible sur le plan de l'usine, présenté en partie 7.2 du dossier de concertation.